Après l’abolition de l’esclavage en 1848, la Martinique, tout comme d’autres îles des Caraibes, a connu une pérnurie de main d’oeuvre dans les plantations de canne à sucre. Pour pallier ce manque, les autorités coloniales françaises ont fait appel à des travailleurs en provenance de l’Inde.
En effet, si le choix se portait sur des Africains, cela évoquerait des connotations proches de l’esclavage. D’un autre côté, s’ils optaient pour des Européens, leur autorité serait potentiellement compromise en raison de leur couleur de peau. Ils perçoivent ce peuple comme ayant une propension plus marquée à la rébellion.
L’Inde se présente alors comme la meilleure alternative, d’abord en raison des traits de caractère de sa population, ensuite en ce qui concerne leur culture et leur langue. De plus, l’Inde est considérée comme une source abondante de main-d’œuvre, un vaste réservoir de travailleurs qualifiés.
Les premiers travailleurs indiens sont arrivés en Martinique en 1853. Ils ont été recrutés sous contrat d’engagement. Ils étaient censés travailler pendant une période déterminée qui était de 5 ans avant d’obtenir leur liberté soit en signant un autre contrat en Martinique soit en repartant pour l’Inde. Un certain nombre d’avantages leur était également proposé.
Leurs conditions de vie et de travail étaient souvent difficiles. Ils étaient logés dans des quartiers séparés appelés « quartiers coolies » et étaient soumis à des contrats stricts avec les propriétaires de plantations. Choc culturel, barrière de la langue, rien ne facilite leur adaptation en Martinique d’autant qu’ils sont considérés comme des “briseurs de grève”.
La crise sucrière de 1880 met fin à cette immigration. Néanmoins, les contrats n’étant pas respectés. Très peu seront rapatriés en Inde. La Martinique compte au total plus de 25 000 indiens arrivés en 55 convois. Plus de la moitié restera sur le sol martiniquais.
Ils ont apporté leur propre culture, cuisine, musique et traditions religieuses en Martinique. Ils ont influencé la culture créole de l’île et ont laissé une empreinte durable sur la société martiniquaise.
Aujourd’hui, la Martinique conserve des éléments de la culture indienne, notamment
dans sa cuisine et ses célébrations culturelles. Les descendants des travailleurs indiens font partie intégrante de la société martiniquaise, témoignant de la richesse de l’histoire et de la diversité de l’île.